mardi, 26 mai 2015 13:43

Le meilleur des mondes

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Juriste Curé

L’ennemi actuel du citoyen devrait être moins que jamais le politicien. Écrasés sous le poids du lobbying, les politiciens occidentaux s’apprêtent à devenir aussi symboliques que la Reine d’Angleterre ou le Pape, c’est-à-dire une personne qui, devant les caméras, ratifie les ententes mais qui, derrière les portes closes, ne décide de rien.

Il se fait dicter ses décisions ; la main signataire est guidée par autrui. On n'a qu’à jeter un coup d’œil à la facture des campagnes électorales pour se convaincre que les fonds requis ne proviennent pas uniquement de la poche des partisans (encore moins des poches du politicien lui-même) et qu’il y a donc obligatoirement un retour d’ascenseur qui doit se faire. Donc, qui mène ? Peu importe le parti, c’est l’entreprise ou, dans le cas d’un emprunt, c’est la banque. Le politicien n’est que le cheval sur lequel les bailleurs de fond misent à l’hippodrome.

Ainsi devenu symbolique dans la prise de décision, le politicien, comme le Pape et la Reine d’Angleterre avant lui, deviendra de plus en plus la pinata du peuple, alors que l’ennemi du peuple est ailleurs. Comme on laisse dénigrer la Reine pour discréditer l’idée devenue « saugrenue » de monarchie (alors que présentement il s’agit d’une caricature de monarchie), comme on laisse dénigrer le pape (alors qu’il est, depuis Vatican II, une caricature de la catholicité), on laissera le peuple dénigrer le politicien (devenant de plus en plus une caricature) afin de discréditer le régime national.
 
La véritable puissance décisionnelle actuellement est mondialisés : sans État, qui, comme souvent lors d’un changement de régime, fait tout pour anéantir le régime qui l’a précédé. Dans cette logique, l’actuelle puissance anéantit les aspects « nationaux » dont le politicien est une composante centrale.
 
Le tampon utilisé pour que la population n’atteigne jamais le pouvoir est incarné par les juges, juristes et, par-dessus tout, les journalistes. Ayant déjà traité de la partie juridique dans un précédent article, il sera uniquement question de ce dernier.
S’il devait y avoir un ennemi, c’est bien le journaliste, sans oublier son patron. Le journaliste, faut-il le rappeler, n’écrit pas au nom de l’intérêt commun, mais au nom d’intérêts privés. Ce qui donne lieu à ce genre de citation, écrite en connaissance de la soi-disant conscience de la jeunesse.
 
Écrit qui passe comme du beurre dans la poêle, sans aucune dénonciation crédible :

« D’une certaine manière, le gouvernement conservateur refuse de participer au rêve mondial d’un monde meilleur. C’est mal connaître la jeunesse. C’est mal évalué les aspirations humaines en général.» Loïc Tassé, dans une de ses chroniques au Journal de Montréal.
 
On se croirait dans le roman d’anticipation " Le meilleur des mondes " de Aldous Huxley. Comment ne pas remercier Loïc Tassé de nous faire porter le chapeau de la réclamation du " Meilleur des Mondes " ? Ce merveilleux monde dans lequel tout le monde vit sous l’État mondial et dans lequel on aimerait voir disparaître l’homme de l’Ancien Monde…
 
Il ne s’agit pas ici de défendre Harper mais bien de montrer que l’opposition au gouvernement Harper peut être tout aussi démente que le plus radical des ministres du gouvernement conservateur. Pour résumer les positions de Tassé : Baltimore c’est la faute des autorités qui sont racistes pour le simple plaisir d’être raciste ; la Chine ! au sens de l’inexistence des droits de l’homme, deviendra la première puissance mondiale d’ici une quinzaine d’année et l’Iran est suspect. De l’huile qui mène au conflit de civilisation, vous dites ?
 
 Avec l’article « Le Canada n’existe pas », Tassé critique l’absence de pavillon canadien dans divers événements internationaux. Le message implicite de Loïc Tassé est le suivant : si vous êtes contre Harper, vous êtes forcément ouvert sur le monde et tout le tralala internationaliste. Aucune troisième voie possible. Puisque Harper n’a pas la cote auprès des jeunes, voire qu’il est l’incarnation du Mal, Tassé sait très bien que sa proposition n’offre pas de choix. Vous, les jeunes, devez être mondialisés au sein du Meilleur des mondes.
 
En lisant cette œuvre de Huxley, il est possible que vous ayez un petit frisson. En effet, quelle vision terrible ! Encore plus sournois que les politiques d’Harper.

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