lundi, 08 octobre 2018 12:04

L'arnaque de la ville verte

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VanPelt

Ça ne vous aura pas échappé, la protection de l’environnement est devenue, lors de ces dernières élections, le nouveau sujet incontournable qui mobilise toute la classe politique. À mesure que la conscience écologique se développe, on redouble d’ingéniosité afin de trouver comment passer au vert… …en ne changeant absolument rien.

On est bien arrivé à nous faire croire que le cannabis était bon pour la santé… …alors quand on me dit qu’une ville peut être moins polluante que la campagne, j’applaudis même avec les pieds.

Moi, personnellement, je ne suis pas doué pour trouver des trucs comme ça. Je me triture les méninges en essayant de trouver la plus grosse arnaque possible, mais à ce petit jeu-là, faut l’admettre, je ne vaux pas un radis face à ceux qui arrivent à nous vendre la « ville verte ». C’est peut-être tout simplement parce que quand deux notions s’annulent, je m’en rends compte.

Comment la ville pourrait-elle être verte? En ajoutant des pistes cyclables? Des abeilles sur les toits? Des voitures électriques et des potagers sur les trottoirs pour cultiver deux pauvres tomates au gaz d’échappement trois mois sur douze?

Vouloir transformer une ville en cité écoresponsable, c’est aussi peu crédible que de maquiller une vieille pute pour la foutre dans un concours de beauté en espérant qu’elle remporte les faveurs du public.

Une ville conçue pour la consommation

 

«L’urbanisme est cette prise de possession de l’environnement naturel et humain par le capitalisme qui, se développant logiquement en domination absolue, doit refaire la totalité de l’espace comme son propre décor. »

Guy Debord

Les villes portent en elles la trace et la misère du mode de production dominant. Mode de production qui est le pire ennemi de l’environnement et la raison même des catastrophes naturelles irréversibles à l’origine de la prise de conscience écologique.

De quoi est composé l’espace d’une ville? D’abord, l’on peut dire que la majeure partie de sa surface est dévolue à la production, au transport et au stockage des marchandises. Ce sont des routes, des trottoirs, des stationnements, des tarmacs, des quais de gare, des zones industrielles ou commerciales où les seules choses verticales qui restent sont des pavés de taule qui rouillent au milieu d’océans entiers de bitume.

Ensuite, il y a les zones résidentielles avec leurs maisons et leurs appartements – sortes de petites cavernes obscures dans lesquelles s’entassent les gens-. Celles-ci ne sont pas davantage écologiques : elles ne proposent pas un lopin de terre cultivable, mais, par contre, toute l’énergie nécessaire à la consommation (électricité, gaz, eau courante, internet).

Enfin, il reste les espaces verts. Ces pauvres petits carrés de pelouse placés là juste pour simuler la nature. Malheureusement, son sol est pollué et le reste est plongé dans les ondes électromagnétiques du WiFi : faudrait pas que les gens aient envie de se déconnecter pendant une balade dans un parc!

Une vraie ville verte ?

Le problème, n’est donc pas le concept de la ville en tant que telle, mais bien d’une ville produite par le mode de production capitaliste parce que sa structure ne favorise que la consommation chez le citadin. Par contre, si l’on imagine une société véritablement écologique, où les individus prennent en charge une partie de la production, en faisant pousser ce qu’ils mangent, par exemple, alors on pourrait imaginer une structure urbaine complètement différente intégrant le jardinage. On aurait une ville à moitié verte, avec un 15 m2 de terre cultivable par famille à côté de chaque maison ou des édifices comportant des potagers en leur centre… soyons fous!

Moi, en tout cas, ça me fait plus rêver que les de Tesla.

Le retour à la terre

Peut-être que l’authentique écologisme ne peut pas faire l’économie d’un véritable retour à la terre, c’est-à-dire, d’un exode urbain!

La vie à la campagne pourrait, au-delà même du combat pour l’environnement, constituer une sorte de thérapie pour toute une génération de citadins conditionnés dans le matérialisme et la frénésie des villes. Elle constituerait, en quelque sorte, une purge, une cure de désintoxication dans laquelle on retrouverait un rapport simple et direct à la nature.

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