vendredi, 21 septembre 2018 11:44

Schizophrénie péquiste ou juive ?

Evaluez cet article
(4 vote)

Réjean DeGaule

Je me souviens est la devise du Québec. Mettons donc notre devoir de mémoire à l'épreuve.

Lors de la campagne à l'investiture du Parti Québécois, Jean-François Lisée a comparé Alexandre Cloutier, son rival, à Adil Charkaoui. La lecture favorite de Monsieur Charkaoui, loin d'être le Coran, est sans contredit la Charte canadienne des droits et liberté que ce dernier ne rate jamais l'occasion d'utiliser pour se défendre afin de ne surtout pas devenir Québécois. Monsieur Lisée s'était excusé de ses propos le lendemain en prétextant que ça montrait son côté bagarreur.

Monsieur Lisée courtisait l'électorat « identitaire ».

Un peu avant, au moment de l'annonce officielle de sa candidature, monsieur Lisée avait déclaré « « J'aime penser que je suis le Bernie Sanders de la course à la direction du PQ », a-t-il poursuivi, en se réclamant des positions du candidat démocrate quant à l'égalité des chances et à sa façon de faire campagne. »

Monsieur Lisée courtisait ainsi les membres de Québec Solidaire.

Ôtez moi de l'esprit que ces deux électorats soient irréconciliables.

Ils ne sont réconciliables que d'une façon. La voici.

Des juifs indépendantistes ?

Dans un éditorial de l'Aut' journal, Pierre Dubuc rapportait certains conseils aux souverainistes donnés par l'auteur juif Victor Teboul : « Pour permettre aux Juifs et aux membres de la « diversité » de s’identifier à la nation québécoise, il faut « universaliser l’identité québécoise » en délaissant les « revendications passéistes » et la « dimension victimaire », comme la lutte pour la préservation de la langue, et mettre de côté l’option souverainiste ! »

À propos de la nouvelle conseillère en diversité culturelle nommée par Jean-François Lisée, Pierre Dubuc écrit : « Quand on constate la marginalisation de la question linguistique et le report aux calendes grecques de l’indépendance qu’il propose, on peut sérieusement se demander si tel n’est pas le mandat que Jean-François Lisée a confié à Évelyne Abitbol (conseillère de Jean-François Lisée en matière de diversité culturelle). »[i]

Autrement dit, la seule manière d'inclure les juifs c'est d'abandonner la raison pour la quelle les souverainistes existent et de laisser les juifs être identitaires. En incluant les juifs, le Québec deviendrait une culture universelle, sous entendant multiculuraliste. En laissant les juifs garder pour seuls intérêts ceux de la terre promise d'Israël, on serait considérer comme « identitaire » dans le bon sens du terme.

Voilà comment on réconcilie l'une et l'autre des positions.

Michelle Blanc

Lorsque Jean-François Lisée prend la défense de sa candidate Michelle Blanc accusée d'antisémitisme par le B'nai Brith et qu'un autre organisme juif, le Centre consultatif des relations juives et israëliennes, vient à la rescousse de Michelle Blanc, arguant que cette dernière n'avait « aucun sentiment antisémite » [ii], que faut-il en comprendre ?

Quand Alain Finkelkraut, ex-membre de SOS racisme en France, est couvert d'éloge par Mathieu Bock-Côté (Précisons que SOS racisme est l'organisme multiculturelle par excellence en France), faut-il comprendre que Bock-Côté est un identitaire ou un multiculturaliste ?

Par les positions contradictoires que le PQ et certains autres nationalistes prennent, les choix ne sont pas multiples. Soit ils sont schyzophrènes, soit les intérêts d'Israël passent avant ceux du Québec.

De quoi hésiter à choisir ce qui est le plus héritant.

Ajouter un Commentaire

Veuillez noter que votre commentaire n'apparaîtra qu'après avoir été validé par un administrateur du site. Attention : Cet espace est réservé à la mise en perspective des articles et vidéos du site. Ne seront donc acceptés que les commentaires argumentés et constructifs rédigés dans un français correct. Aucune forme de haine ou de violence ne sera tolérée.


Code de sécurité
Rafraîchir