mardi, 24 juillet 2018 11:03

Séparation des couples l'instant d'un match

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Victor Rumilly

« Tu comprends pas.

As-tu mis tes oreilles de femme ?

- Michel Villeneuve qui insinue que les femmes ne comprennent pas tiré du recueil de citation sportive, « Dans mon livre à moi » d'Olivier Niquet.

La pratique du sport ou la partisanerie dans le sport permettent de faire sortir le méchant. Ça canalise.

La partisanerie permet d'exulter en s'identifiant aux sportifs ; la pratique du sport, elle, permet cette même exultation, mais concrètement et pour soi-même. Dans une société dans laquelle le travailleur se fait davantage surveiller par la caméra de surveillance que par sa femme (elle ne donne pas non plus sa place en la matière, elle pour qui l'accessibilité au téléphone intelligent lui donne accès au mari en tout temps), cette exultation, ce moment de démesure dont rien ni personne n'arrive à contrôler devient nécessaire.

Enlevez la fougue de tous bons partisans en faveur de son équipe favorite, aussi irrationelle soit sa fougue, et vous récolterez soit des dépressions en plus, soit des femmes battues en plus.

Donc dépressif... parce qu'il n'évacue pas, ne se défoule pas et qu'il est, dans la vie de tous les jours, pas plus capable de faire sortir le méchant dans son quotidien, surtout pas sur sa femme. Trop dressé, il se sent obligé de se créer une virilité totalement artificielle avec laquelle la femme peut jouer comme bon lui semble, parce qu'armée d'une sensibilité balzacienne, elle sait reconnaître la fausseté de cette virilité mise en scène. Dure est le constat, mais l'homme moderne est émasculé. Ses couilles ont été remplacé par de l'or. Tant et aussi longtemps qu'on accordera plus de légitimité à la Banque mondiale qu'à l'esprit humain ou à Dieu, nous serons tous dans le même bateau. L'humiliation que l'homme subit partout et dans sa nature profonde, dans le rapport même qu'il a avec son genre n'a de solution finale qu'un silence publique d'au moins un siècle afin de travailler de nouveau sur sa personne avec un grand P, sans quoi, chaque mot, autrement dit chaque masque qu'il ajoutera à sa fausse virilité creusera sa tombe de laquelle il ne reviendra pas.

En considérant que la partisanerie sportive est un défoulement et que le défoulement apparaît plutôt masculin, comment expliquer la partisanerie féminine ?

Aurait-elle ce même besoin de se défouler ?

Comment expliquer le comportement de ces femmes qui achètent le gilet numéro 31 de Carey Price et, qui le soir venu, se font aller les lolos dans un gilet trop serré devant la caméra du Centre Bell en compagnie de leur copain ? Autrement dit, comment se fait-il qu'on puisse apercevoir des femmes exhibés leur corps de façon vulgaire avec l'approbation du copain ? Bien sûr, le copain exhibe ainsi ses qualités de charmeur. Il montre à tous ses copains qu'il est virile... enfin... n'y a-t-il pas anguille sous roche, quand la demoiselle se démène davantage pour les beaux yeux du big brother du Centre Bell ? À certains extrêmes, la lueur dans les yeux de la demoiselle brille au point où l'on serait en droit de se demander si le copain n'est pas en train de se faire tromper par le public du centre Bell ?

D'autre part, comment expliquer le besoin de la supportrice de le Coupe du Monde de football de s'exhiber ?

Exhiber son nationalisme ?

Que fait-on de la supportrice du Canadien ?

L'actrice porno qui appuie les Capitals de Washington, c'est certainement par nationalisme étatsuniens, non ?

 

 

La Fifa n'est pas dans l'erreur en tentant d'interdire les gros plans sur les jolies supportrices. Si on pouvait en faire de même avec les films de culs et toutes affirmations totalement artificielles de féminité dans les médias (et je spécifie bien, dans les médias ! L'exhibitionnisme malsain au quotidien se résout par un long travail sur les moeurs et non par des règlements), le monde s'en porterait mieux. La chosification de la femme est peut-être bien agréable à regarder, mais elle est tout autant castratrice qu'agréable. La majorité des hommes étant stimulés visuellement par la beauté des femmes, montrer à l'homme de quoi l'exciter sans possibilité d'assouvir l'excitation de sa pupille, c'est violer en permanence un de ses sens. Bien qu'on puisse faire confiance au libre arbitre des gens et se dire que s'ils ne sont pas contents, ils zapperont, le cul est tellement partout sans que personne ne le vive, sur les annonces du métro, à la télévision, dans le sport, etc. que l'option « je m'abstiens de regarder » n'est plus possible. Pour préserver ce choix, cette liberté, il faudrait se faire enlever les yeux. Rendu à ce point, comment ne pas applaudir une loi interdisant les gros-plans sur les gros nichons des supportrices ? De toute façon, les nichons sont tellement surexposés qu'ils en viennent à rappeler ceux des vieilles putes semi-junkies de la rue Ontario : la terre entière semble être passée sur elles. Quand ce n'est pas littéralement la terre entière qui est passée sur elles, c'est le regard de la terre entière qui s'y applique. Même la plus jolie des femmes, en s'exposant devant les caméras, finit par devenir moche et souillée. La grâce divine de sa beauté en prend pour son rhume. Les femmes gagneront en beauté lorsqu'elles s'abstiendront d'apparaitre à la télévision ou sur les médias sociaux. Nos pupilles s'en porteront mieux et ne seront plus en état d'indigestion de poses suggestives. La télévision américaine, à ce sujet, ressemble à un top-modèle qui s'empiffrerait devant la famine, sans rien partager et en ne se privant pas de faire saliver les affamés, autant avec de la jolie bouffe qu'avec des jolies culs à bouffer.

Misandrie de supportrice

 

 

La partisanerie féminine n'est pas misandre à première vue. À tout de moins, elle ne se démène pas dans cette intention. La détestation des hommes ne leur vient jamais à l'esprit. Contrairement aux hommes, les femmes ne s'identifient pas aux sportifs. Avez-vous déjà aperçu une supportrice écumer sa fureur et sa détestation d'un adversaire masculin ? Vis-à-vis d'une adversaire féminine probable que oui, vis-à-vis d'un homme, non, ça n'existe pas. Du moins, si elles le pensent, elles ne le montrent pas directement. L'homme, lui, s'identifit aux sportifs. Le vrai supporter, son pouls s'agite autant que celui du sportif en pleine action. C'est bien sûr de l'idolâtrie, c'est-à-dire une déification d'un groupe d'êtres humains autres que Dieu auxquels l'homme voudrait bien ressembler. Cette déification à quelque chose de malsain, mais en attendant d'apercevoir une communion plus rassembleuse autour d'une spirtualité, comment condamner cette idolâtrie quand elle apparaît seule à distribuer de l'espoir ? Quand son équipe est gagnante en sport, l'homme est gagnant à la maison. Sa fierté est décuplée.

Se pourrait-il que cette fierté perde un peu de sa vigueur quand sa partisanerie doit composer avec le besoin de respectabilité qu'ont généralement les hommes en présence des femmes ? Et dans le cas où l'homme ne sent pas le besoin de se retenir d'exulter en présence de sa femme, dans le cas où la femme devient complice du supporter, qu'elle serait la différence avec un chum de brosse ? En présence de sa femme ou de celle des autres, l'homme perd un peu ses moyens, autrement dit, sa ferveur. Non seulement l'homme n'arrive plus à s'illusionner de l'aspect héroïque de sa partisanerie, car sa femme est à ses côtés pour s'apercevoir qu'il n'est rien d'autre qu'un partisan buveur de bière et mangeur de hotdog, mais, en plus, le joueur que l'imaginaire de la supportrice fréquente maintenant régulièrement devient logiquement l'object de son désir, laissant le pauvre mari au banc des remplaçants.

Si l'homme n'exulte plus dans le sport, à la guerre ou autres activités de défoulement, s'il n'est plus le conquérant nul part, même pas en tant que partisan, je vous laisse deviner les conséquences...

La pauvre femme toute bercée d'illusions qu'elle est ne s'en tire pas mieux que son mari. Au moins quand c'était le mari qui était illusoirement un homme charmant, le quotidien de la femme devait se vivre un peu mieux. Enfin... je l'imagine toute souriante à l'attente de son mâle aux milles qualités. Maintenant qu'elle a vu l'homme dans son habitat naturel, pas impressionnée du tout et tentée par un sportif innacessible, son quotidien ne peut qu'être décevant. Il est propable que son sort ressemble à celui de madame Bovary. Son mari devient un raté comme un autre, tout au plus pourvoyeur de denrées permettant de vivre une vie mondaine ou permettant de faire vivre les enfants. Ce dernier est tout juste bon à montrer au reste du monde qu'elle arrive à charmer en exposant son homme, pour ne pas dire son chien, sur son profil facebook ou sur instagram.

 

 

Je suis donc d'avis que sans divertissement distinct, certains uniquement pour les hommes et d'autres uniquement pour les femmes, le couple peut se voir assez rapidement affaibli. Le mari devient une verrue pour la femme. Et l'homme se trouve aussi utile qu'une verrue. Du moins, le temps qu'il se trouve une autre femme.

Si les soirées entres femmes sont permises sans que personne n'ait rien à redire, je me demande bien ce qui arriverait à l'homme qui afficherait ouvertement et publiquement que le visionnement, chez lui, de la finale de la Coupe du monde soit réservé à ses amis hommes. Une pancarte « interdit aux femmes » aurait très bonne presse. Bien sûr, bien des femmes l'acceptent déjà. La caméra n'est simplement pas là pour le montrer. L'intolérance pour l'éloignement momentanné, l'instant d'une partie, vient plus souvent de l'espace public. Les femmes l'accepteront toujours un peu (celles qui ont de l'instinct savent qu'elles gagneront à éviter de se mêler de ce qui ne les regardent pas et à laisser aller leur copain en paix de temps à autres), mais de plus en plus rares sont les couples qui se séparent l'instant d'un match.

Tout doit se faire en couple

Ce qui est bien le signe d'un couple qui ne durera pas ou qui sera porté à bout de bras par l'un ou l'autre.

Le couple (à ne pas confondre avec le mariage devant le vrai Dieu, celui pour lequel on travail à la manière d'un catholique), cette institution féminine auquel adhére l'homme par manque de confiance en ses moyens d'en séduire une autre ou par volonté d'accessibilité sociale, devient une véritable prison par laquelle il n'est possible de sortir qu'en atteingnant le ciel.

À l'avenir, lorsque j'apercevrai un couple lors d'un événement sportif, le message respectueux à lui adresser sera celui de mes plus sincères condoléances.

J'ai bien dit que ce message était par respect... De l'hypocrisie, je peux, bien sûr, vous en servir à vous en gaver, vous ne vous en porterez pas mieux.

Ce texte retire-t-il un peu de mystère, alors qu'il y est pourtant question de préservation de mystère par la séparation des uns et des autres lors des événements sportifs ?

Mes condoléances à Victor Rumilly.

Mon message lui survivra, je l'espère.

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