lundi, 19 mars 2018 10:28

Fièrement nationaliste ethnique

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Victor Rumilly

« Or, au-delà de l’instrumentalisation du vote des anglophones et des immigrants, il est inadmissible de réduire les aspirations légitimes du peuple québécois à une affaire de « nationalisme ethnique ».

Fatima Houda-Pépin, Journal de Montréal, 17 mars 2018

Le ministre des finances Carlos Leitão accuse la CAQ de nationalisme ethnique.

« Une ethnie partage une langue, une culture, un patrimoine commun. » Définition reconnue presque unanimement. Il est vrai qu'en politique, avec un peu d'argent et un peu de prestige, le calcul 1+1 arrive à égaler 3.

François Legault, chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), s'offusque de l'accusation de nationalisme ethnique.http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1089946/analyse-politique-quebec-caq-nationalisme-ethnique-nationalisme-electoral

Même son de cloche chez Jean-François Lisée, chef du Parti Québécois. Ce dernier est même allé jusqu'à prendre la défense de la CAQ. http://quebec.huffingtonpost.ca/2018/03/15/nationalisme-ethnique-le-pq-defend-la-caq_a_23386747/

François Bonnardel de la CAQ a tweeté « les  propos sont indignes de vous M. le ministre. Vous devriez avoir honte. »

Incapables d'assumer une quelconque aspiration ethnique à leur parti respectif, ce sont eux qui devraient avoir honte.

Ne se demande-t-on jamais l'ethnie de l'un ou d'un autre ? Moi si. Je me demande d'où vient Monsieur Leitão, comme je me le demande pour tout le monde. Je ne n'aborderai pas une burkinabé fraîchement arrivée au Québec en lui parlant de hockey. Avant d'en arriver au hockey, il nous faut une introduction... disons Reconnaitre l'ethnie, c'est justement faciliter la rencontre entre les différentes ethnies. Être fier de son ethnie, c'est pouvoir l'expliquer aux nouveaux arrivants, ce qui facilite leur séjour comme notre accueil.

Celui de Monsieur Leitão sera compliqué... Le Portugal c'est un pays d'afrique, non ? On y parle le japonais, n'est-ce pas ?

Toutefois, ces interventions politiques ont l'avantage de clarifier une tendance forte de la politique québécoise. La protection ou l'émancipation de notre langue, notre culture et notre patrimoine commun ne passent plus par l'État. Plus un seul parti qui aspire légitimement au pouvoir n'ose même s'associer à cette expression.

On pourrait croire qu'il s'agit d'un débat sémantique. Si c'est le cas, achetez un dictionnaire à nos politiciens. Il n'y a pas mille définitions de l'ethnie.

Et si vous ne travaillez pas pour notre langue, notre culture et notre patrimoine commun, avons-nous toujours besoin de vous rémunérer à l'aide de nos taxes et nos impôts, Messieurs les politiciens ?

Je sens que mon rapport d'impôts sera difficilement lisible par le ministère cette année. J'ai rempli un rapport d'impôts en français, avec les règles fiscales du Portugal et une numération maya.

Et bien quoi ? Messieurs les politiciens, utiliser son ethnie, donc sa langue, sa culture, son patrimoine commun, est honteux. Il faut bien trouver un moyen de s'entendre...

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