dimanche, 26 novembre 2017 12:38

La loi, la loi ! Ce n'est pas une raison pour se faire mal

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2 commentaires

Illustration : Image tirée de la Guerre des tuques. Le titre du texte est inspiré d'un extrait de ce film culte des années 80.

Lionel Rumilly

« En dessous de la loi officielle et du système de justice reconnu, il y a toujours eu une loi populaire. Il s'agit d'un droit coutumier, fort naturel chez un peuple dominé qui cherche à se passer de la loi de l'envahisseur. La faiblesse de ce système résidait dans la sanction : point d'amende, point de prison. Cela donnait une justice expéditive dont la peine capitale était l'exil. Les châtiments corporels, la mise à mort ne pouvait se concevoir, étant donné qu'ils auraient déclenché l'action de la justice officielle dont on cherchait à se passer. Cet appareil judiciaire occulte a sans doute eu la plus grande influence sur la formation de la mentalité québécoise. Le moins que je puisse vous dire est qu'on en reparlera et que le shérif alors tombera des nues d'en apprendre l'existence. Le shérif est assez étranger à nos moeurs. C'est là d'ailleurs une des caractéristiques du personnage : il ne taperait pas si bien sur [...] les hors-la-loi s'il les connaissait. Il ne tient pas à les connaître; c'est parce qu'ils sont sous-hommes qu'il est sur-homme et peut se permettre [...] d'avoir une mission. Sa belle âme est à ce prix. »

Cette « justice populaire » que décrit Jacques Ferron existera toujours d'une manière ou d'une autre. Ça me réconforte. Je crois bien qu'il s'agisse de la preuve irréfutable que l'enfer existe pour ceux qui tentent de nous faire croire qu'un système officiel puisse arriver à tout contrôler.

Quelle joie de savoir qu'il y a une punition pour la conscience de ces misérables qui forment la quasi intégralité des commentateurs et cybercommentateurs de l'actualité.

Quelle joie de savoir qu'il y aura toujours un marché noir du pot, même après sa légalisation.

Quelle joie de savoir que malgré le projet de loi du PQ empêchant les relations sexuelles entre étudiant et enseignant, il continuera d'y avoir des relations entre les profs d'université et leurs étudiantes. À quand un hashtag baisetonprof ou baisetonétudiante, non pas parce que c'est particulièrement morale de le faire, mais bien parce que leur loi absurde et applicable uniquement par un bigbrother totalitaire sera contourné.

Quelle joie de savoir que malgré la loi 62 sur la neutralité religieuse empêchant notamment le niquab dans les autobus de la STM, les conducteurs laisseront les vieilles madames eniquabés prendre l'autobus parce qu'ils ont bien d'autres chats à fouetter.

La liste de contrournement de lois innaplicables est assez longue pour se faire un méchant party...

Toutefois, écraser sous cette montagne de lois inaplicables à temps plein, il se peut bien que cette « justice populaire » en pâtisse.

Officialiser la justice populaire

La « justice populaire » s'officialise, à mon humble avis, par un patient et méticuleux travail d'endoctrinement. À force d'injecter de l'idéologie à des générations entières, on finit par rendre la « justice populaire » conforme à la justice « officielle et reconnue ».

Lorsque les jeunes Québécois se déplacent de leur campagne natale pour vivre en ville et y étudier, ils s'exposent à l'acceptation de la « justice officielle et reconnue » et finissent invariablement par rejeter la « justice populaire » parce qu'elle leur apparaît imcompatible avec leurs nouvelles ambitions citadines. On ne déménage pas en ville pour demeurer simple ouvrier. Lorsqu'on revient vers notre famille ou nos amis, on se doit d'avoir eu du succès. Pour cette raison, lorsqu'on retournent vivre en campagne le remplacement s'opère...

De l'appropriation culturelle états-unienne par les Canadiens...

Aujourd'hui, un simple détour par la cyber« dissidence » états-unienne suffit pour constater la « popularité » des idéologies qui – en apparence offusquantes pour la justice « officielle et reconnue » – sont totalement soumises à la « justice officielle et reconnue ». Le meilleur exemple étant la lecture de la société par les races. Évaluation primaire qui dicte d'être en accord avec tout ce que l'homme de la même couleur de peau dit simplement parce qu'il a la même couleur de peau. Lecture du Canada innaplicable puisque dans ce pays, qui par ailleurs a bien d'autres défauts auxquels il faudrait s'attarder, la race n'a jamais été une frontière entre les gens comme ce put l'être aux États-Unis via notamment des écoles exclusivement noirs ou exclusivement blanches. Les gourrous qui se servent de ces théories états-uniennes pour lire le Canada s'inventent des combats. Je pourrais citer des pages entières de Lionel Groulx pour le démontrer. Le combat raciste vs anti-raciste est, au Canada, une vue de l'esprit. Il s'agit d'un affrontement créé de toute pièce et, donc, voulu par le système #officiel-et-reconnu qui l'a créé.

Les derniers résidus de « loi populaire »?

Je soupçonne que lorsque la majorité de la population québécoise occupait encore la campagne, même les élites éduquées en ville se devaient, malgré eux, de se conformer à la justice populaire lorsqu'ils revenaient pratiquer leur profession en campagne. Pour avoir vécu en campagne, je constate qu'encore aujourd'hui, la « justice populaire » opère dans les régions éloignées. Pour en prouver l'existence, je me référerai à des exemples médiatisés. Lorsque Stu Pitt (en 2017) ou Gabriel Nadeau-Dubois (en 2012) (les deux faces de la même pièce) se déplacèrent dans le bas du fleuve avant de se faire indiquer qu'ils n'étaient pas les bienvenus, l'on aurait dû comprendre chez ses poussineaux et poussinnettes du combat politique ce qu'est la justice populaire.

Ce n'est certes pas la totalité de la population qui s'opposait à leur venue. La majorité reste assez indifférente à leur venue. L'ironie vient surtout du fait que Stu Pitt, venu nous sermoner sympathiquement et innoçament sur la liberté d'expression, ne pouvait concevoir qu'on ait la liberté de le refuser en région.

La justice populaire opère en région (mais aussi dans certains quartiers défavorisés de la ville) soit par une indifférence, soit par le réseau local qui se méfie bien des Montréalais « éclairés ». Mais minoritaire comme devient cette « justice populaire» qui se dévellope en parallèle de la « justice officielle et reconnue », ce n'est qu'une question de temps avant que ces Stu Pitt et ces Gabriel Nadeau- Dubois ne se fassent dérouler le tapis rouge lorsqu'ils viennent montréaliser en idéologie les régions.

L'indifférence sans le confort ! une nouvelle version d'un film de Denys Arcand...

Soyons indulgeants envers ceux qui attendent encore un changement par les tribunaux ou les politiciens qui entérinent les changements législatifs, ils ont les multiculuralistes et les laïcards (les deux faces d'une même pièce), c'est-à-dire tous les partis politiques incluant la CAQ, le Parti Conservateur, les libertariens, les chroniqueurs des différents médias, Stu Pitt, Gabriel-Nadeau Dubois, Alexandre Cormier-Denis, Xavier Dolan, Justin Trudeau, Valérie Plante et autres gentils artistes charismatiques ainsi que quelques youtubeurs pour leur tenir la main qui les branle intelectuellement.

Avec de telles influences, presque toutes les bêtises sont pardonables puisqu'on ne leur a rien offert de mieux.

Une indifférence méprisante à l'endroit de ces représentants de la « loi officielle et reconnue » qui carbure au nombre de réactions qu'ils succitent est donc de mise pour qu'elle cesse de mettre son nez là où elle devient suffocante, maternante à l'excès et méprisante pour le libre-arbitre dont nous sommes dotés naturellement sans que quiconque s'en mèle.

La seule chose qui permette l'indifférence politique, c'est l'agissement concret dénué de tout militantisme.

Commentaires   

 
0 #3 Francis 27-11-2017 14:08
Pour ma part je continue de prier le chapelet et j'irai vers l'autel du Seigneur, du Dieu qui fait ma joie.
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0 #2 Lionel Rumilly 26-11-2017 21:09
Moi aussi je préfère la loi de Dieu... principalement quand elle n'est pas soumise a celle officielle et reconnue. L'Inspiration de ce texte vient d'un écoeurement pour les intrusions des élites dans ce qui peut parfaitement se gérer sans eux... Ce qui n'empêche en rien le seigneur de s'en mêler évidemment. Par ailleurs, je crois que Ferron était croyant, il appréciait bien les jésuites qui l'ont l'éduqué au collège Brébeuf.
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0 #1 Francis 26-11-2017 16:17
Je préfère la loi de Dieu, même si elle souvent difficile à suivre à toute cette parodie de justice populaire.
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