jeudi, 25 aout 2016 10:50

L’argent, l’arnaque des temps modernes

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L’ARNAQUE DES TEMPS MODERNES

Pour la plupart des gens, les banques sont des établissements qui offrent plusieurs avantages : on peut y déposer nos économies en toute sécurité et recevoir un intérêt sur ce dépôt, qui peut être prêté ensuite à quelqu’un qui en a besoin pour s’acheter une maison, par exemple. Ce modèle simple n’a rien de bien condamnable et vu comme ça, il n’y a rien qui justifie de le critiquer.

Mais la réalité est tout autre. Ce que je critique, c’est comment les banques fonctionnent réellement et les conséquences que cela produit.

Pourquoi on n’explique pas cela à tout le monde?
Nous sommes intéressés par l’argent. Nous apprenons comment le gérer, le faire fructifier et l’économiser, mais jamais comment il est créé.

Nous nous imaginons un scénario qui nous satisfait et nous arrêtons d’y penser. L’argent papier que nous tenons dans nos mains est un papier officiel avec tous les logos du pays et l’image de la reine. Il est si important et si bien contrôlé qu’il doit être bien géré par notre gouvernement, non?

Eh bien, rien n’est plus faux : ce n’est plus vraiment le gouvernement qui crée l’argent aujourd’hui, mais bien les banques privées. Cela a un impact énorme dans notre société et dans notre vie de tous les jours. C’est tellement énorme qu’une tonne d’efforts est déployée, par ceux qui en bénéficient, pour s’assurer que le sujet reste tabou. Pour éviter que le peuple comprenne facilement la façon odieuse dont l’argent est créé, ils ont été jusqu’à inventer un jargon et des termes aussi complexes qu’ennuyeux. Il s’agit pour eux d’un moyen de camoufler la vérité toute simple.

Cette histoire est fascinante pour moi, car j’ai pu voir son évolution graduellement de mon vivant, j’ai pu constater les changements que ces gens peuvent imposer sur une société en l’espace d’une seule génération. Afin de bien comprendre la suite, il me semble pertinent de prendre un instant pour se rappeler ce qu’était le Canada au début des années 70.

Une autre époque
Bien qu’il était loin d’être parfait, le Canada était un pays en plein essor et le monde entier le voyait comme un modèle. Nos politiciens proposaient des programmes qui favorisaient le développement social depuis les années 50. Juste en infrastructure, nous avons construit la route transcanadienne, la voie navigable du Saint-Laurent et des chemins de fer qui reliaient l’est à l’ouest. Nous avons bâti écoles, polyvalentes, cégeps et universités, et tout le réseau scolaire que nous connaissons aujourd’hui. Nous avons développé un régime de retraite, un système de santé universel gratuit et un programme d’assurance-emploi. Rappelez-vous simplement l’expo 67 pour ceux qui l’ont connu, rappelez-vous comment le reste du monde voyait le Canada.

Le Canada avait bien des problèmes, mais l’année où je suis né, il avait une dette d’environ 25 milliards de dollars. À cette époque, il n’y avait pas de banques alimentaires, la plupart des familles vivaient bien avec un seul revenu et une maison typique coûtait une à deux fois le salaire annuel moyen des gens. Notre économie se développait en profitant des avancées technologiques pour améliorer la transformation de nos ressources premières et devenir de plus en plus compétitive. On prévoyait même que nous nous dirigions vers une société des loisirs. Nous avions un avenir prometteur devant nous et j’étais particulièrement fier d’être canadien.

J’ai grandi en voyant ce qui n’était pas encore bien usé et qui fonctionnait encore relativement bien. J’ai été hospitalisé très jeune à l’hôpital Cité de la Santé à Laval alors qu’il venait d’être construit. C’est un souvenir que je revois chaque fois que je dois repasser dans un hôpital aujourd’hui. Je me souviens quand mon père conduisait sur les belles routes, avant les embouteillages et les viaducs chambranlants. Tous ces progrès sociaux ont été instaurés avant ma naissance, et nous avions pourtant alors une dette de 25 milliards. De mon vivant, il n’y a eu aucun progrès social comparable. Je suis arrivé trop tard! Il n’y a eu aucun beau programme d’infrastructure ni aucune autre initiative dans laquelle on aurait investi massivement. En fait, c’est plutôt le contraire.

Aujourd’hui, le Canada a une dette de près de 700 milliards et le Québec en doit plus de 200. La classe moyenne est en train de disparaître, beaucoup de familles en arrachent avec deux revenus et une maison typique à Montréal coûte environ six fois le salaire annuel moyen des gens. Nous en sommes rendus à l’austérité et à la rigueur budgétaire. Nous coupons dans tous les acquis sociaux que nos prédécesseurs nous ont légués en détruisant tout ce qui reste de filet social pour la population et en privatisant de nombreux services qui étaient offerts par l’État. Services que nous payons pourtant encore à fort prix avec nos taxes et impôts.

L’asservissement de la population canadienne
Alors comment se peut-il que nous en soyons maintenant rendus à cette dette extraordinaire si nous n’avons que régressé depuis ma naissance, depuis cette dette de seulement 25 milliards? La réponse est simple, mais très importante : à cause des intérêts sur cette dette.

Pas que je suis nécessairement contre les intérêts, contre les banques en général ou contre chaque employé qui y travaille. Ce que je dois dire, c’est qu’avant ma naissance, le Canada pouvait emprunter sans intérêts, directement de la Banque du Canada qui est nationalisée et donc nous appartient à tous, collectivement. Oui, oui, vous avez bien lu. Depuis sa création en 1938, jusqu’à l’année de ma naissance en 1974, la Banque du Canada pouvait prêter au gouvernement jusqu’à 33 % du budget fédéral, sans intérêts.

Pourquoi est-ce important de soulever ce point? Parce que depuis, le gouvernement a abandonné ce privilège et doit désormais se financer sur les marchés privés. Et depuis, devinez quoi? On paye des intérêts sur notre dette. Et pas n’importe quelle sorte d’intérêts, non. Des intérêts composés. Des intérêts qui s’ajoutent d’année en année sur la nouvelle somme que l’on doit et sur laquelle de nouveaux intérêts sont calculés.

Et pourquoi est-ce important de soulever ce point? Concrètement, ça donne ceci : pour l’exercice financier 2014-2015, le fédéral a dépensé environ 280 milliards, dont environ 28 milliards en intérêts sur la dette. Au Québec, pour la même période, les dépenses s’élèvent à environ 100 milliards, dont environ 10 milliards en intérêts. En fait, il est intéressant d’étudier les budgets successifs depuis 1974 pour se rendre compte qu’en réalité, nous n’avons que rarement dépensé plus que nos revenus. La très grande majorité des budgets auraient été équilibrés si on enlève la portion des intérêts sur la dette. Prenons par exemple le budget fédéral de 2013-2014. Les revenus s’élèvent à 256,6 milliards. Les dépenses, avant le service de la dette, s’élèvent à 246,2 milliards. Un surplus d’environ 10 milliards! Mais malheureusement, nous avions environ 30 milliards à payer en intérêts sur notre dette, donc nous avons en fait un déficit de 20 milliards de dollars. C’est ainsi que nous sommes concrètement en train de nous creuser un trou dans lequel on s’enfonce depuis 1974, et dont il n’y a aucune façon de se sortir, dans le système actuel.

Voilà pourquoi il me semble que c’est pertinent de soulever ces points. En d’autres mots, ma question est la suivante : selon vous, est-ce que la société canadienne aurait été mieux en 2014 avec 10 milliards à investir dans notre économie ou avec un déficit de 20 milliards et donc encore plus d’intérêts à payer dans le futur? Ou encore, quelle bonne raison pourrait justifier que le Canada abdique son rôle primordial de seul responsable de la création monétaire au pays pour le remettre entre les mains d’entreprises privées qui font des milliards de profits chaque année? Ou bien, finalement, se pourrait-il que ceux qui profitent de ce système fassent tout en leur pouvoir pour que personne ne discute de ce sujet, qu’aucun média n’en parle, que rien ne change et que ce soit la raison pour laquelle ce que vous lisez présentement est presque complètement nouveau pour vous? En tout cas, pour ce qui est des médias, il y a un bon exemple présentement : savez-vous qu’un avocat renommé est en procédures judiciaires contre la Banque du Canada sur ce point précis depuis plusieurs années et que la prochaine manche de cette bataille se jouera en Cour suprême? Non? Pas surprenant. Aucun média n’y a fait allusion. C’est certainement parce que c’est sans intérêt pour les citoyens, n’est-ce pas? Mais une citoyenne a déposé une plainte contre Radio-Canada pour ce silence médiatique et voici donc une bonne occasion pour vous de démarrer vos actions concrètes si vous trouvez ceci important. Vous pouvez aller lire la plainte, vous informer sur les procédures judiciaires de Me Galati et aussi sur l’histoire de la Banque centrale du Canada.

Pour ma part, je voulais vous expliquer pourquoi cette histoire me passionne autant et pourquoi il me semble important de vous faire part de mes recherches. Ce billet était en fait une introduction où je voulais expliquer la raison pour laquelle je me suis intéressé à ce sujet. Comme il touche à beaucoup de points importants, je pense que le mieux pour moi est de séparer mes prochains billets par thèmes pour pouvoir bien comprendre ce qui se passe présentement et vers quoi cela nous conduit.

Il faudra parler de comment les banques privées fonctionnent réellement et comment elles créent de l’argent à partir de rien. Il faudra voir comment des gens ont réussi à prendre le contrôle de l’élément le plus essentiel de chaque pays, soit la création monétaire; qui sont ces gens; et comment ils arrivent à garder ce privilège un peu partout sur la planète. Je crois qu’il sera pertinent de vous faire part de mes recherches sur l’histoire des États-Unis, car l’histoire de la fondation de ce pays est celle d’un long combat entre les gens qui voulaient se sortir de l’emprise des grandes banques et ceux qui, au contraire, servaient leurs intérêts et préconisaient l’établissement d’une banque centrale et du contrôle de la création monétaire par le privé.

J’ai l’impression qu’il faut bien comprendre ces points avant de pouvoir aborder la prochaine étape qui est : trouver des solutions. Oui, des solutions, il y en a. Je ne perdrais pas mon temps ni le vôtre si je n’en étais pas convaincu. Mais cette solution ne sera certainement pas un nouveau politicien pour lequel vous pourrez voter ou un nouveau modèle économique qui nous tombera du ciel. Il faudra probablement que vous vous impliquiez, vous et tous les autres. Ce sera ça, la véritable question à vous poser à la fin : est-ce que ça vaut la peine que je fasse quelque chose? Que je prenne de mon temps? C’est une question qui n’est pas facile à répondre, mais je ferai tout mon possible pour influencer votre décision et vous faire répondre oui. Car on aurait là, déjà, un début de chemin de fait vers cette solution.

Source : voirclair.info

Commentaires   

 
0 #1 Murielle Prévost 25-08-2016 22:21
Je trouve cela très intéressant; jamais je n'est reçu d'explication sur l'argent et je trouve que nous allons a notre perte de plus en plus profondément. Nos revenus sont très bas et la vie coûte trop chers; difficile de faire un budget réaliste; je suis très inquiète pour mes petit-enfants.
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