Jour férié célébré depuis 2003 pour venir en concurrence directe avec la fête de la Reine (Victoria Day), la fête a longtemps eu une connotation particulière au Québec alors que la reine Victoria était remplacée par Dollard des Ormeaux, un «héros obscur» de la Nouvelle-France. Qui était donc ce Dollard, quelle est sa véritable histoire? Voilà les questions auxquelles nous tenteront de répondre. Nous ne cherchons pas à comprendre tout le débat commémoratif à son sujet. Pour ce faire, nous vous invitons à lire la très instructive étude de Patrice GROULX, Pièges de la mémoire : Dollard des Ormeaux, les Amérindiens et nous, Hull, Éditions vents d'ouest, 1998, 436 pages.
Source: Battle of Long Sault, 1660, auteur inconnu, consultation en ligne, 25 mai 2010.
Le petit groupe se met en marche de Montréal vers la mi-avril, repousse une petite troupe d'Iroquois à l'Île Saint-Paul (devant Montréal) et atteint Long-Sault, sur le long de la rivière des Outaouais, autour du 1er mai. Long-Sault était un petit fortin qui avait été construit par des guerriers algonquins l'année précédente, mais qui avait été laissé à l'abandon. Le 2 mai, le groupe de Dollard aperçoit quelques éclaireurs iroquois. C'est alors que s'en suit une escalade rapide: une troupe d'Iroquois vient assiéger la position des Français; ils sont repoussés; on négocie la suite des choses; ça n'améliore rien; certains Hurons quittent pour rejoindre les Iroquois qui ont été renforcé par une troupe de quelques centaines de guerriers (jusqu'à 300 selon les sources). Bref, un «siège» qui a probablement duré une dizaine de jours et qui s'est soldé par les mort de presque toute la troupe de Dollard: cinq Français et quatre Hurons survécurent à la bataille, non sans que le petit groupe du Long-Sault n'ait tenté de repoussé les Amérindiens avec des grenades improvisés ou un lancé de baril de poudre à faire exploser (qui selon certains n'aurait pas traversé la palissade et aurait tué une grande partie des défenseurs du fortin)...
Source: Alfred Laliberté, Monument Dollard des Ormeaux, Parc Lafontaine, Montréal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, consultation en ligne, 25 mai 2010.
La légende est vraisemblablement née du fait que cette bataille ait freinée momentanément les Iroquois d'attaquer la Nouvelle-France et ait permis la reprise du commerce des fourrures pour l'été 1660, sauvant ainsi la Nouvelle-France au grand complet et ayant tué au passage quelques centaines de guerriers iroquois! Considérant l'importance des augures et pressentiments chez les Amérindiens, cet affrontement et la résistance imprévus ont surement été suffisant pour ralentir l'envie des Iroquois qui ont continué leurs attaques en et ont fait plus de 100 victimes en Nouvelle-France en 1661 (sur une population totale de moins de 2000 âmes!), diminuant ainsi beaucoup l'impact de la bataille de Long-Sault, pendant laquelle une vingtaine d'attaquants iroquois seulement seraient morts...
Source : histoiresociete.blogspot.ca