vendredi, 23 fevrier 2018 10:39

Les dessous de la notion « Illuminati » - Partie 3

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Aldous Huxley, sur les Illuminati

« Aldous Huxley était-il « complotiste » avant l’heure ? Dans l’un de ses livres les plus connus, Les portes de la perception, le célèbre auteur anglais parlait en effet des… Illuminati ! Voici ce qu’il écrivait : « Partir en guerre, comme les héros du Gita ; se livrer à des manifestations de sexualité sans limites et en commun, comme certains d’entre les Illuminati occidentaux, – sont des activités qui ne peuvent avoir d’autre résultat que de rehausser le moi personnel et séparé et d’éclipser la réalité divine. » [1]

Aldous Huxley admettait donc l’existence des Illuminati, et nous donnait même une information intéressante sur leurs pratiques sexuelles… Des pratiques qui rappellent celles des disciples de Jacob Frank, qui avaient l’habitude de faire l’amour en groupe, surtout lors des grandes fêtes religieuses. [2] Les frankistes, qui cherchaient à transgresser tous les interdits, étaient en fait les successeurs des sabbatéens, disciples du messie kabbaliste Sabbataï Tsevi. Or, Gershom Scholem, grand spécialiste de la kabbale et de la mystique juive, qualifiait le mouvement sabbatéen d’ « Illuminati ». [3] Il précisait lui aussi que le but des membres de ce mouvement était d’aller « jusqu’au bout, jusqu’au fond de l’abîme désigné sous le nom mystique des « portes de l’impureté ». [4] Aldous Huxley parlait-il de fraternités occultes encore influencées par les idées de Sabbataï Tsevi et Jacob Frank quand il évoquait les Illuminati et leurs orgies ? Fréquentait-il des sabbatéens et des frankistes ?


L’auteur anglais était l’ami de Lord Rothschild, membre de la célèbre dynastie bancaire. [5] Selon Charles Novak, la famille Rothschild était sabbataïste. [6] Mayer Amschel Rothschild, le père de la finance internationale, fut d’ailleurs le trésorier du mouvement frankiste [7], qui infiltra la franc-maçonnerie. [8] Vers 1782, deux membres du mouvement messianique sabbataïste fondèrent l’Ordre des Frères Initiés de l’Asie [9], afin d’élever l’enseignement de la franc-maçonnerie à un « niveau supérieur ». [10] Kenneth MacKenzie, le fondateur de la Golden Dawn anglaise, « s’inspira des enseignements Qabalistiques des Frères Initiés d’Asie pour créer les rituels » de sa fraternité occulte. [11] Or, ces enseignements contenaient « des rituels de type « tantrique » ou sexuels ». [12] Huxley fut proche de personnalités appartenant à la Golden Dawn anglaise et à ses différentes branches… Il aurait lui-même été initié à l’ordre Isis-Urania en 1929, sous l’influence d’Aleister Crowley. [13] Les fondateurs de cet ordre s’étaient inspiré des manuscrits de… Kenneth MacKenzie. [14] Aldous Huxley, né dans une famille de l’élite anglaise, fut donc très proche de personnalités ou d’organisations occultes influencées, d’une façon ou d’une autre, par le sabbatéisme, ce mouvement « Illuminati » pour reprendre le qualificatif employé par Gershom Scholem… Peut-être n’était-il pas si « complotiste » que ça, après tout ? »

  1. Aldous Huxley, Les portes de la perception, Éditions du Rocher, 1954, p. 164.
  2. Christophe Bourseiller, Les faux messies : histoire d’une attente, Fayard, 1993, p. 169.
  3. Gershom Scholem, Le messianisme juif : essais sur la spiritualité du judaïsme, Les Belles Lettres, 2016, p. 153.
  4. Gershom Scholem, Le messianisme juif : essais sur la spiritualité du judaïsme, Les Belles Lettres, 2016, p. 154.
  5. Isaiah Berlin, Personal Impressions, Random House, 2012.
  6. Charles Novak, Jacob Frank, le faux messie, L’Harmattan, 2012, p. 145.
  7. Charles Novak, Jacob Frank, le faux messie, L’Harmattan, 2012, p. 145.
  8. Christophe Bourseiller, Les faux messies : histoire d’une attente, Fayard, 1993, p. 171.
  9. Gérard Galtier, Maçonnerie égyptienne Rose-Croix et néo-chevalerie, Éditions du Rocher, 1989, p. 169.
  10. Jacob Katz, Juifs et francs-maçons en Europe (1723-1939), Les Éditions du Cerf, 1995.
  11. Introduction Historique du Temple Ahathoor N° 7 de Paris, site de la Golden Dawn, http://www.golden-dawn.com/eu/displaycontent.aspx?pageid=109-historique-du-temple, consulté le 14 octobre 2016.
  12. Introduction Historique du Temple Ahathoor N° 7 de Paris, site de la Golden Dawn, http://www.golden-dawn.com/eu/displaycontent.aspx?pageid=109-historique-du-temple, consulté le 14 octobre 2016.
  13. Michelle Steinberg, « Cultism’s roots in MK-Ultra », Executive Intelligence Review, 5-11 décembre 1978, p. 19.
  14. Biography of F.G. Irwin, site de la Golden Dawn, http://www.golden-dawn.com/tr/displaycontent.aspx?pageid=139, consulté le 14 octobre 2016.

La révolution mondiale, Le complot contre la civilisation

De Nesta Webster

CHAPITRE  2 – L’ILLUMINISME

la-revolution-mondiale-nesta-websterOn admet communément que le grand mouvement révolutionnaire qui commença à la fin du dix-huitième siècle eut pour origine les philosophes  de France, avec Morelly, et tout particulièrement Rousseau. Mais c’est omettre la moitié de la question. Rousseau n’ a pas été l’inventeur de ses doctrines, et s’il fallait chercher la cause de la Révolution dans la seule philosophie il faudrait alors remonter beaucoup plus loin que Rousseau, notamment à l’Utopie de Thomas More, et même à Pythagore et à Platon. II est cependant indéniable que Rousseau fut le principal canal par lequel les théories de ces penseurs antérieurs furent introduites parmi l’intelligentsia du dix-huitième siècle en France, et que son Contrat  social et son  discours sur l’origine de l’inégalité parmi les hommes contenaient en germe le Socialisme et de la tyrannie modernes sous toutes ses formes. La théorie de Rousseau qui a le plus de conséquences sur le thème de ce livre peut s’exp11mer simplement par cette expression familière « la civilisation a tout faux », signifiant que le salut de l’espèce humaine repose sur son retour à l’état de nature

D’après Rousseau, dans son Discours du moins, la civilisation a fait la preuve qu’elle est la ruine de l’humanité; dans son état primitif, l’homme était libre et heureux, et ce n’est que sous l’influence paralysante des contraintes sociales que sa liberté a été supprimée, cependant que les lois de propriété individuelle étaient dues au fait qu’une large proportion de l’humanité était tombée en  servitude.

« Le premier homme qui borna son champ en disant : « ceci est à moi » et qui trouva autour de lui des gens assez naïfs pour le croire fut le véritable fondateur de la société civile. Que de crimes, de guerres, de meurtres, de misères et d’horreurs l’espèce humaine n’aurait-elle pas évités si bravant  les épées et comblant les fossés, elle avait répondu à cet individu  :  « N’écoutez pas cet imposteur;  vous êtes perdus si vous oubliez que les fruits de la terre appartiennent à tous et la terre à personne. »

On trouve dans ces mots le principe entier du Communisme et de la tyrannie. Il y a évidemment un certain fond de vérité dans la condamnation de la civilisation par Rousseau, fond de vérité commun à toutes les erreurs dangereuses [1]; car s’il  n’y avait pas une parcelle de vérité au fond des fausses philosophies, elles n’obt1endraient aucune audience et n’offriraient donc aucune menace pour le monde. L’erreur énorme de Rousseau est de dire que, parce que la civilisation présente certains défauts elle est mauvaise de fond en comble depuis l’origine. C’est comme si, en désignant un coin négligé d’un jardin, on  disait  :

« Voyez les résultats désastreux de la culture ! »

Pour remédier aux tares du système social existant, c’est davantage de civilisation qu’il faut, et  non sa suppression. La civilisation dans ses aspects les plus élevés, non pas l’acquisition des agréments de la vie ni même les connaissance artistiques et scientifiques, mais dans la sphère des aspirations morales est ce qui distingue l’homme de la brute. Détruisez totalement la civilisation, et l’espèce humaine sombrera au niveau de la jungle, où la seule loi est celle du fort contre le  faible et la seule motivation, l’assouvissement des besoins matériels. Car si l’injonction de Rousseau «Retournez dans les bois et devenez des hommes » peut être un excellent conseil lorsqu’interprétée comme une mesure temporaire, en revanche l’injonction :  «Retournez dans les bois et restez-y » est  un  conseil pour  singes  anthropoïdes. 

  1. (NDE)  : Dangereuses comme des sophismes : des raisonnements fallacieux, construits pour tromper le badaud et séduire les âmes basses. II y a, certes, un fond de vérité à dire que « tout ce qui est chaud brûle les doigts ». Le chaland ne voit pas aussitôt que la généralisation de cette proposition est abusive et sophistique. Un glaçon «brûle» tout autant la main, mais c’est une sensation (la sensation n’est pas une connaissance vraie) de gel. Je ne puis donc pas dire:
    Tout ce qui est chaud brûle ;
    Or un glaçon brûle la  main  ;
    Donc  un  glaçon  est  chaud.
    Rousseau ne fait pas autre chose de l’idée de propriété; nous faisant croire que l’idée de propriété est toujours foncière. Les nomades, sans maison pourtant, ont la propriété de leur vêtement, de leur bétail; ils ont leur droit, leur langue, etc.

Il serait cependant bien inutile de réfuter les folles théories de Rousseau pour montrer que dans la nature le Communisme n’existe pas  et que la première créature à avoir établi la loi de propriété n’a  pas été l’homme brandissant son titre, mais le premier oiseau s’appropriant la branche d’un arbre pour y construire son nid, le premier lapin choisissant un lieu où creuser son terrier, un droit qu’aucun oiseau ni aucun lapin n’a jamais pensé disputer. Quant à la répartition des « fruits de la terre », il suffit d’observer deux grives sur une pelouse se disputant un ver pour voir comment la question de la nourriture se règle dans la société primitive. Rien n’est plus absurde que la conception que donne Rousseau de ces barbares idéalisés vivant en commun sur le principe: «Faites  comme on en agirait avec vous » ; seul un rêveur, ignorant des conditions réelles de la vie primitive, la vie dont la règle est celle du plus fort qui fait du faible sa proie sans recours ni pitié aurait  pu provoquer une pareille vision [1].

  1. (NDA) Sur la frontière indienne, où, encore aujourd’hui n’existe aucune loi, les habitants en sont encore à bâtir des tours où l’on accède seulement par des échelles pour y dormir la nuit, et c’est en montant dans ces refuges et en retirant les échelles derrière eux qu’ils peuvent se reposer, à l’abri du risque d’être assassinés. L’égalité des richesses est assurée par les mêmes méthodes primitives : « Comment empêchez-vous quelqu’un de devenir trop riche? demanda un général anglais à un habitant de la vallée de Swat, où se pratique une forme rudimentaire du communisme :
    – « On l’égorge » !-fut la brève réponse.

Mais la France du dix-huitième siècle elle-même, malgré son avidité pour la nouveauté et ses rêves de retour à la nature n’envisagea jamais l’utopie primitive de Rousseau comme un idéal à atteindre, et  il est tout autant inconcevable de penser que la philosophie du Discours sur l’inégalité ait conduit au rejet de la civilisation en 1 793 que de croire que les moqueries de Voltaire aient mené aux Fêtes de la déesse Raison et à la profanation des églises. Les enseignements de Rousseau n’atteignirent jamais le peuple de manière appréciable. Son influence se limita à l’Aristocratie et à la Bourgeoisie, et ce n’étaient pas les habitués des salons ni les bourgeois prospères hyper-civilisés, ni non plus Rousseau lui-même vivant au crochet des plus dissolus des riches et partageant leurs vices, qui auraient applaudi à un retour aux conditions de vie aborigènes. Les salons jouèrent avec la philosophie de Rousseau comme ils jouèrent avec tout ce qui était nouveau : le Mesmérisme [1], le Martinisme, la magie, pendant que les révoltés de la classe moyenne qui le prirent au sérieux utilisèrent simplement ses théories pour exciter la haine contre la classe dont ils se croyaient méprisés, mais ils ne rêvèrent jamais de ressembler aux sauvages caraïbes, ni ne furent fascinés d’admiration pour leur primitive égalité.


Ce ne sont donc pas aux philosophes qu’il faut attribuer la puissante dynamique de la Révolution, mais à la source d’où eux-mêmes tirèrent leur inspiration. Car Rousseau et Voltaire étaient francs-maçons, et l’Encyclopédie fut publiée sous les auspices de l’Ordre [2]. Sans ce puissant concours les doctrinaires de salon du dix-huitième siècle n’aurait pu déclencher le puissant cataclysme de 1789, pas plus que la Société Fabienne ne pourrait engendrer la Révolution actuelle. Il fallait l’organisation propre aux sociétés pour transformer les théories des philosophes en un système pratique de destruction de la Civilisation.

  1. (NDE) : Franz Anton Messmer, médecin allemand (1734-1815), devenu magnétiseur ; il connut un vrai succès à Paris sous Louis XV, auprès de la bourgeoisie et de l’aristocratie (NDE.)
  2. D’après les « Martines de Pasqually », de Papus, président du Suprême conseil de l’Ordre Martiniste (1895), p 146.

Jacques de Molay et plusieurs autres chefs de l’Ordre furent exécutés, et d’après le Chevalier de Malet « ceux qui réussirent à s’échapper de cette tourmente se rassemblèrent dans l’ombre pour renouer les liens qui les avaient unis, et afin d’éviter les dénonciations ils eurent recours à des méthodes allégoriques qui indiquaient les origines de leur association d’une manière qui fût incompréhensible aux yeux du vulgaire : telle est l’origine des francs-maçons [1]».


Au cours des croisades, l’an 1118 avait vu se fonder à Jérusalem l’Ordre des Templiers par certains gentilshommes de Picardie. A leur retour en France, les chevaliers templiers s’érigèrent en un pouvoir indépendant de la Monarchie, puis sous la direction de leur Grand Maître Jacques de Molay, ils contre s’élevèrent contre l’autorité du roi Philippe le Bel. En 1312, un certain nombre d’entre eux furent arrêtés et accusés, entre autres choses, de cracher  sur le Crucifix et de renier le Christ.

Au cours des interrogatoires, ils déclarèrent n’avoir pas été pleinement initiés aux statuts de l’Ordre et soupçonner « qu’il en existait deux sortes (de statuts), certains étant publics, et d’autres très soigneusement cachés, inconnus même de bien des chevaliers [2].

  1. Ibid, p.39
  2. Recherches politiques et historiques, par le Chevalier Malet (1817), p.37.

Cette dernière assertion a été confirmée par le martiniste Papus qui explique que le « Grand Chapitre » de la Franc-maçonnerie française fondé au XVIIIème siècle se constitua autour des Templiers :  «c’est dire que leurs membres les plus éminents étaient animés du désir de venger Jacques de Molay et ses compagnons de l’assassinat dont ils furent les victimes de la part des deux pouvoirs tyranniques : la Royauté et la Papauté. [1]»


Pendant ce temps, la Maçonnerie en Angleterre se développa sur des bases tout à fait différentes. Ce n’est pas le lieu de discuter ici ses objectifs et ses origines : qu’il suffise de préciser que, bien que la Grande Loge Nationale [2] soit dérivée de l’une des mêmes sources que celle d’Angleterre la Confrérie des Rose-Croix et qu’elle reçut en 1740 ses chartes de la Grande Loge de Londres (fondée en 1717), les deux Ordres ne doivent pas être confondus. La Maçonnerie anglaise [3] qui est grosso modo un développement des confréries professionnelles des maçons constructeurs, a toujours conservé l’esprit d’association fraternelle et d’entraide qui anima ses fondateurs [4], et a toujours été fidèle aux principes que « ne sera jamais évoqué en Loge rien de ce qui touche le gouvernement ou la religion [5].

En revanche, en France comme dans les autres pays du Continent, les Loges devinrent rapidement des centres d’intrigues politiques. Le Grand Orient, fondé en 1772  avec le  duc de Chartres le futur Philippe Égalité [6] comme Grand Maitre, fut indéniablement une organisation subversive, et par son union avec le Grand Chapitre en 1786 il acquit un caractère encore plus dangereux.

  1. Martines de Pasqually, de Papus. Dans le passage ci-dessus je n’ai fait qu’effleurer le sujet des origines de la Maçonnerie continentale, sujet qui a été exposé dans un autre ouvrage : Secret Societies and subversives movememts.
  2. Pr Robison : Proof of a conspiracy, p.10.
  3. « Martinès  de Pasqually » de Papus, p. 140. Dans le passage ci-dessus, je n’ai fait qu’effleurer le sujet des origines de la Maçonnerie continentale, sujet qui a été exposé en détails dans un autre ouvrage : Secret Societies and subversives movememts
  4. (Manquant même dans le livre, Ndlr)
  5. Ibid., p. 39.
  6. (NDT) : Enfant adultérin, Philippe duc de Chartres était fils d’un laquais et ne fut pas reconnu par son grand-père, d’où son choix du nom de Philippe-Egalité ; cf. Mgr Delassus : « La Conjuration antichrétienne. »

Car alors que « l’esprit du Grand Orient était franchement démocratique (quoique non démagogique) l’esprit du Grand-Chapitre était révolutionnaire» , mais la Révolution était prévue devoir s’accomplir surtout au bénéfice de la classe supérieure » [1] (la haute bourgeoisie), « avec le peuple comme instrument ». Les frères du Rite Templier, c’est-à-dire du Grand Chapitre [2] furent « les vrais fomenteurs de révolutions, et les autres n’étaient que leurs dociles agents [3]. ». D’après Papus et à l’opinion de maçons contemporains de la Révolution de 1789, celle-ci fut le fruit de cette combinaison [4].

De fait, l’influence de la Franc-maçonnerie sur la Révolution Française ne peut être niée par aucun chercheur honnête des causes de ce grand soulèvement, et comme nous le verrons plus tard les francs-maçons français ont eux-mêmes réclamé la Révolution comme leur œuvre. C’est ainsi George Sand, maçonne elle-même, (car dès l’origine le Grand Orient admit les femmes) écrivit longtemps après : « Un demi-siècle avant ces jours marqués par le destin la Révolution française fermentait déjà dans l’ombre et couvait sous terre. Elle mûrissait dans les esprits de ses adeptes jusqu’au fanatisme, comme un rêve de révolution universelle [1]…


L’historien socialiste Louis Blanc, franc-maçon également, a jeté aussi beaucoup de lumière sur la question de ces forces occultes.


Nous savons en outre que George Sand avait raison d’attribuer aux Sociétés secrètes l’origine du slogan révolutionnaire «Liberté, Égalité, Fraternité. » Bien longtemps  avant qu’éclate la Révolution, la formule « Liberté et Égalité » avait été usuelle dans les loges du Grand-Orient : une formule qui semble tout à fait pacifique, mais qui contient cependant tout un monde de discorde. Car voyez la contradiction : il est impossible d’avoir une complète liberté et l’égalité en même temps, l’une exclut l’autre. Il est possible d’avoir un système de complète liberté dans lequel chaque homme est libre de se comporter comme il lui plaît, de faire ce qu’il veut, même de voler ou tuer, de vivre par conséquent selon la loi de la jungle dont la règle est celle du plus fort, mais il n’y a là aucune égalité. Ou bien l’on peut avoir un système d’égalité absolue, réduire tout le monde au même bas niveau, broyer toute ambition chez l’homme de s’élever au dessus de ses compagnons, mais il n’y a plus alors de liberté. Aussi la Franc maçonnerie du Grand-Orient en accouplant deux termes à jamais incompatibles entre eux jeta dans l’arène une pomme de discorde sur laquelle le monde n’a plus jamais cessé de se quereller jusqu’à ce jour, et qui a d’ailleurs divisé les forces révolutionnaires en deux camps opposés [2].

  1. La Comtesse de Rudolstadt, chap.II, p. 1-16.
  2. (NDT) : C’est la marque du génie diabolique de ceux qui instituèrent la Maçonnerie que d’avoir trouvé un tel slogan. Même si Hegel ne devait venir que cent ans plus tard (… la dialectique), le poulpil  préexistait dans la cabbale juive, dont la Maçonnerie est le véhicule parmi les goïms.

Quant au  terme « Fraternité », qui complète la formule maçonnique, on découvre qu’il fut ajouté par une autre Société secrète, celle des Martinistes fondée en 1754 par un  juif portugais Martinez Paschallis (ou Pasqually), qui conçut un système à base de gnosticisme, de Christianisme judaïsé et de philosophies grecque et orientales. L’Ordre en question se scinda ensuite en deux branches, l’une continuée par Saint-Martin, disciple de Paschalis mais aussi de Jacob Boehme et fervent chrétien, et d’autre part un organisme plus ou moins révolutionnaire d’où sortit la Loge des Philalèthes [1] fondée à Paris.

Source : explicithistoire.wordpress.com

 

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