Bianca Santo Pellegrini
Montréal – métropole d’une république de bananes soumise aux désiderata de l’Empire britannique – exsude en pleine saison estivale. Une foison de fêtes percole à travers les anciens quartiers d’une cité ouvrière désormais prostituée pour le plus grand bonheur des touristes et des mandataires de l’hyperclasse. Festival de Jazz, Formule 1, Picniks Électroniks, Francofolies, Festival Juste pour rire et j’en passe … il s’agit, d’abord et avant tout, de siphonner les taxes des protoclasses moyennes et de satisfaire la plèbe.
Balances ton string
Les Montréalaises, d’ordinaire toujours prêtes à « balancer leur porc », se dévêtent afin d’accueillir les flots « sonnants et trébuchants » d’un tourisme sexuel provenant de l’Ontario et des états américains limitrophes. Mêmes les jeunes gitons se trémoussent le popotin sous le tintamarre des bolides de la Formule 1, grande messe festive organisée par tous les Bernie Ecclestone de ce monde. Sex, Drugs and Vivre-ensemble constituent l’antienne consacrée de toutes ces festivités conçues comme autant de panacées et de liturgies mises en scène par les sectes qui nous gouvernent.
Nos maîtres nous donnent carte blanche pour baisser notre string et faire la fête avec des hordes de véritables porcs déguisés en amateurs de french culture, de différence et, surtout, de bonne chair gastronomique. Montréal, le petit Paris des Amériques, vibre à l’heure du tourisme sexuel et des mères porteuses. Vaille que vaille, il faut « faire la fête », même si le cœur n’y est pas. Malgré son mal de cœur, le Montréalais lambda casque, régurgite et en redemande. On ne refait pas une civilisation celtique matinée au carcan de l’Empire mamonique.
S’activer dans les buissons
Pendant que les bolides des Formules 1 vrombissent, que les gitons et les péripatéticiennes s’activent dans les buissons, que les Femens débarquent sur les podiums et que les féministes baissent leur string, la clameur de la fête monte. Parce qu’il faut faire la fête à tout prix ! Nous, Cubains du nord, qui avons le sang chaud, comme à l’époque de Bastita, sommes toujours partants pour accueillir des touristes accommodants et trébuchants, après quelques petits verres de trop … et tous les paliers de gouvernements, après avoir culpabilisé les mâles autochtones, mettent la main à la pâte pour que la fête soit une réussite et que le stupre américain lève !
En France il y a les intermittents du spectacle qui s’activent autour de Notre-Dame afin de reconstituer quelques fantasmes édulcorés; chez nous les intermittents du string en remettent des louches pendant que la manne passe. Parce que les emplois précaires et la mauvaise conscience à longueur d’année ça commence à bien faire. Alors, libérons la Femen en nous, histoire de joindre l’utile à l’agréable.
En effet, Montréal, cité-casino découplée du Québec, est en passe de dépasser Amsterdam, Berlin ou San Francisco en qualité de « capitale mondiale de l’horticulture sexuelle » grâce aux « pouces verts » de ses citoyens sous-alimentés. N’oublions pas que, selon les plus récentes données du ministère de la Santé du Québec, plus de 135 000 Montréalais qui vivent sous le seuil de la pauvreté n’ont pas accès à des fruits et légumes frais à une distance de marche. Ceci expliquant cela, on comprendra que, mis à part les quelques chanceux qui bossent dans des start-up numériques, beaucoup de nos concitoyens ont le pouce vert à l’approche de la belle saison.
Vivement les parties de cache-cache dans les buissons !
Se faire pilonner les oreilles
La fête must go on et les décibels déferlent à profusion, peu importe que vous soyez un locataire ou un heureux propriétaire. Ceux et celles qui n’ont pas envie de baisser leur string n’ont pas d’autre choix que de fuir afin d’aller se réfugier chez un proche parent, dans l’intimité de leur chalet ou, tout bonnement, le long des pistes cyclables cabotées qui ceinturent notre métropole festive. Parce que, une bonne partie de l’été, des cohortes de colonnes de son pulsent des tonnes de décibels afin de mettre de l’ambiance pour que les touristes gavés de poppers et d’amphétamine puissent prendre leur pied dans … les buissons.
C’est au choix : où bien vous vous faites pilonner dans les buissons ou c’est votre appareil auditif qui subira l’épreuve du marteau-pilon. La fête must go on et le contribuable must pay for it! Tous les week-ends nous devons nous taper les Pikniks Électroniks, sorte de saturnale techno qui se tient dans un des rares havres de paix qui permettait, il y a peu, au simple quidam de se réfugier sur une île artificielle transformée en jardins suspendus pour la tenue de l’Exposition universelle de Montréal en 1967.
Le silence est interdit !
C’est ainsi qu’une horde de petits bobos décervelés se rassemble autour d’une immense sculpture de Calder pour se trémousser au son d’un programme de bruitage techno-industriel qui se répercute aux quatre coins de l’île Notre-Dame et, même, sur la Rive-Sud de l’épave montréalaise. Les riverains de Saint-Lambert, une bourgade de bourgeois qui crèchent de l’autre côté du Saint-Laurent, se plaignent régulièrement de cette orgie de bruits indigestes. Mais, qu’à cela ne tienne, la fête must go on, c’est le contribuable qui paie ! C’est tout même réjouissant que savoir que même les bourges de tous les XVIe arrondissements de ce bas monde finissent par être incommodés par ce fameux vivre ensemble buissonnier …
Nos édiles corrompus n’ont de cesse de nous seriner dans les oreilles qu’il faut « faire la fête » à longueur d’année afin d’être en mesure d’intérioriser un Vivre-ensemble surtout taillé sur mesure afin de satisfaire aux desiderata du crime organisé et des grands régisseurs de la nouvelle gouvernance mondialiste. Jour et nuit, il faut du bruit pour que le cerveau trépigne et que l’industrie des neuroleptiques et autres tranquillisants fasse des affaires en or. On ne peut même pas se réfugier dans le métro puisque des hordes de jeunes malfrats y font jouer leur téléphone « intelligent » à tue-tête, quand ce n’est pas leur ghetto blaster !
Imaginez quand les feux d’artifice se mettent de la partie et que des groupes de dark metal éructent à coup de milliers de décibels jusqu’à minuit sur des chapiteaux dressés par les bons soins d’une municipalité au service de la partouze, de la spéculation immobilière sans limites et de la reconversion des derniers bastions « populaires » qui résistaient encore à ce florilège de sortilèges.
Peu importe vos récriminations, vous n’avez qu’à plier bagage si vous n’êtes pas content de tout ce petit train-train estival…
Source : patricehansperrier.wordpress.com