L’opportuniste que tu m’apparais être nous sort le millième ouvrage nous rappelant que le peuple québécois est colonisé. Ça m’a hérissé et, voyant bien que les maisons d’édition québécoises rivalisaient d’imagination afin de faire paraitre l’indépendance la moins authentique possible – notamment avec des caricatures comme Bock-Coté –, j’ai cru bon le partager publiquement parce que j’aimerais ne plus jamais avoir à réentendre ou relire de pareilles âneries.

Sa Majesté Arbour pourfend les crétins que sont objectivement Bouchard et Taylor avec encore plus d’imbécillité que leur rapport qui a pourtant placé la barre haute en accouchant de cette bouffonnerie qu’est l’interculturalisme. Sa Majesté Arbour s’indigne de voir ces deux abrutis réutiliser le terme « Canadiens-français » parce que ça renvoie à « un passé peu glorieux ». Sa Majesté Arbour voudrait donc que soit effacé le passé de son peuple sous prétexte qu’il est « peu glorieux » et pense qu’ainsi on arrivera à se défaire du colonialisme canadien ! De quoi faire vomir mon ami coroner !

Mon pauvre Arbour, tout le monde le sait qu’il est colonisé le Québec ! Colonie comptoir d’abord puis colonie de peuplement, puis de servitude aux intérêts de la race « supérieure » anglo-saxonne, on le sait tous. Mille et une fois dit et redit. Si les gens ont cessé de l’écrire, c’est qu’ils ne sont pas tous masochistes comme toi. On s’entend qu’il est colonisé, mais là où tu fourres ton doigt dans l’œil jusqu’au coude de tous les Québécois – ce n’est pas que l’honneur des Québécois qui en souffre, mais aussi l’intelligence du lecteur avide de cohérence – c’est lorsque tu inclus tous les québécois à ton accusation de « peuple colonisé ! ». Ainsi, tu blâmes le peuple ! Celui qui labeur sans relâche ! Celui qui livre son corps tout entier aux petites besognes ingrates mais indispensables au bon fonctionnement de la société ! Celui qui vit donc au jour le jour ! Celui qui obéit ! Sans son obéissance tu n’existerais pas, mon Arbour ! Toujours ce peuple ! Pas l’élite ! Pas ceux qui ont les moyens de prendre les décisions ! Encore et encore le petit peuple ! Peuple derrière lequel, toi tes amis de l’élite, vous vous cachez pour éviter  de dire, « voilà nous sommes responsable de l’échec de l’indépendance du Québec ! »

Il a le dos large le peuple que visiblement tu n’as aperçu qu’en livre. Des livres de cette fameuse intelligentsia qui, trop lâche pour faire l’indépendance par elle-même, sans la permission de personne,  rejette la faute sur le peuple ! Je sais pas ce qui me retient d’enfourcher ma bécane pis de me rendre à Québec pour donner un bon coup de pied à ton petit cul fragile de bourgeois endimanché. Qu’est-ce qui me retient déjà ?!... Ha oui j’ai pas le temps ! Je travaille, pis dans mes temps libres je continue d’essayer de faire l’indépendance que toi et tes amis n'ont pas été capables de faire, mon crisse ! De toute façon, juste à voir ma face en furie, en bon collabo et prof de droit à la retraite que tu es, tu serais le premier à te défendre avec la charte que tu dénonces pourtant allègrement ! Je parierais sur l’article 12 : « Chacun a droit à la protection contre tous traitements ou peines cruelles et inusitées ». Pis bon, j’en ai ni les moyens ni l’équipe juridique. Tu comprends maintenant ce qui rend castré, peureux et donc « colonisé » le commun des mortels. Même plus moyen de faire peur à des bourgeois dans ton genre. L’excès de droit qu’on acquiert par l’argent vous a blindés.

Le bon côté de ton livre c’est qu’il remet à leur place les encore plus méprisants que toi qui, eux, s’imaginent que la « Révolution tranquille » a émancipé le peuple québécois. Une autre belle gang de twits ceux-là… mais ça fait pas de toi un meilleur homme. Mémère du calice ! Fallait que t’attendes de prendre ta retraite pour déverser ton char de marde que t’as sur le cœur sur le peuple. Même pas assez courageux pour écrire ce livre de ta tour d’ivoire de l’Université Laval !  Y'a fallu que t’attendes ta minable mais ô combien satisfaisante pension du gouvernement !

J’y ai vécu à Québec et je les ai écoutés les radios soi-disant poubelle, ben en te lisant on comprend encore plus la rage que le ti-clin de Québec déverse dans leurs lignes-ouvertes. Ce ti-clin-là en voit passer des comme toi à tous les jours. Crisse qui doit sacrer ! C’est bien le malheur de Québec : une ville dont l’élite doit son aisance à sa soumission. Plus l’élite est soumise, mieux elle vit ! Mon Arbour toi, c’est plus tu chies sur le peuple, plus tu jouis !

Comme l’élite de ta capitale qu’on croirait mondiale à t’écouter parler, Arbour t’es pas capable d’arrêter de fixer ton nombril. Comme si la province de Québec était le seul endroit encore colonisé… « C’est grâce à ce processus d’intégration qu’il existe au Québec une situation inédite au monde : on y trouve des milliers et milliers de colonisés heureux et fiers de l’être » (P101)

Ce que tu ne comprends pas mon pauvre Arbour, c’est qu’y a des pays indépendants bien plus colonisés que ta province de Québec. Si t’ouvrais les yeux sur ta propre ville, tu verrais qu’elle a gardé une homogénéité et donc une harmonie (même dans les chicanes) que peu de capitales dans le monde peuvent se vanter d’avoir préservée au sein de la dictature mondialiste. En espérant que les gauchistes défenseurs des droits de l’homme dans ton genre ou les sionistes comme Martineau et sa nouvelle émission à Québec ne viennent pas tout gâcher comme ça a été le cas partout ailleurs.

Figure 1 Québec village gaulois. On ne sait pas toujours pourquoi ils se chicanent entre eux, mais ils ont besoin de ça. Aujourd’hui, bombardé par le juridique, la bagarre amicale est en voie de disparition.

L’insulte à l’injure (P92) : « Les experts nous confirment que nous vivons actuellement dans une ère postcoloniale, parce qu’il n’existe plus de peuples à décoloniser. Les Nations-Unies proclament, depuis 1960, que « tous les peuples ont le droit de libre détermination et qu’en vertu de ce droit, ils déterminent librement leur statut politique et poursuivent librement leur développement économique, social et culturel ». »

Harbour t’as un doctorat ! et t’as pas encore compris que l’ONU était encore plus colonisatrice que toutes les puissances réunies ! Pas encore compris qu’un regroupement de pays colonisateur, ça peut pas donner autre chose que du colonialisme ! Après toutes tes lectures (le livre est bien documenté), pas encore compris la colonisation du mondialisme !

Ta solution à la Charte des droits et liberté qui participe, selon toi, à la dictature du droit au Canada, c’est la charte des Nations-Unies ! La Charte canadienne des droits et liberté est l’enfant de la Charte des Nations-Unis [I]. L’un est l’adaptation canadienne de l’autre…

Comme vociférait le Capitaine Haddock dans les BD de Tintin : « Pignouf !... Égoïste !... Moules à gaufres !...Troglodyte !... Polygraphe !... Bachi-bouzouks !...» L’injure c’est tout ce qui me reste de droit, je ne me priverai pas de te le faire savoir !

Envoi postal à l’adresse de monsieur Arbour…

Au plaisir de recevoir une réponse, on verra ainsi mieux si tu as les couilles de ta propre indépendance.

[I] La Charte canadienne des droits et liberté est l’enfant de la Charte des Nations-Unis. L’un est l’adaptation canadienne de l’autre.

[Mise à jour le 8 décembre 2015]

Suite à l’article précédent du confrère juriste-curé pour le compte du bonnet des patriotes – article qu’il a, comme il l’annonçait, redirigé en courriel à la maison d’édition de J. Maurice Arbour, nous avons reçu une réponse de l’éditeur qui s’avère pertinente. Vue la hargne et l’indignation de Juriste-curé, rien ne laissait présager une réponse affectueuse, mais la raison de la désapprobation à de quoi surprendre…

Bonjour M. Juriste Curé,

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> Désolant, votre réflexion. Pas pour la critique du contenu (vous êtes au fond d'accord avec la dénonciation du colonialisme) ou de la manière de le faire (la rage au coeur), mais parce que vous n'avez pas un mot concernant le style de l'auteur.
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> Je serai clair. Oui, très désolant, car en ne disant pas un mot sur la qualité littéraire de cet essai, c'est comme si vous n'aviez pas lu, comme si vous n'en disiez rien.
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> Et dire que vous me demandez de transmettre un rien à l'auteur!
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> Oui, monsieur le Curé, très affligeant.

Salutations,
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André Baril

Éditeur
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> Presses de l'Université Laval

Le bonnet des patriotes suggère donc à l’éditeur des presses de l’Université Laval de se renseigner sur ce qu’est un essai.

À nos lecteurs, un essai est une réflexion ou un argumentaire dont le contenu prime largement sur le style. Description qui s’applique on ne peut plus à «Cessons d’être des colonisés» de J. Maurice Arbour.

On ne se surprendra plus maintenant de la piètre qualité de l’argumentaire des livres des presses de l’Université Laval…