Mike Deschamps
Le titre fait référence à une citation de Jiddu Krishnamurti.
Certains, avec leur tête de premier de la classe, en sont encore à venir nous expliquer ce que nous devrions croire ou pas. Les articles dénonçant le « complotisme » sur internet pullule. C’est donc avec mépris que ces chroniqueurs, nous montrent le chemin vers la lumière et la connaissance tout en nous expliquant ce qui selon eux, tient du ridicule. On sait déjà que depuis quelques années, que quelques médias du système dominant ont emboité le pas vers la dénonciation de « fausses nouvelles ». Et ce sont dans des moments d’incertitudes, comme ceux dans lesquels nous vivons actuellement, qu’une partie de la population se méfie des discours officielles et avec raison. Dans une société où l’individu est devenu une statistique du marché, tout s’achète et tout se vend. Les arguments politiques se sont transformés en argument marketing, où chaque politicien doit convaincre même pour cela s’il doit mentir ou dire des demi-vérités. C’est dans ces démocraties qui usent de la fourberie plus que jamais, que la première règle d’or est devenue le mensonge. Mentir à toutes les sauces pour protéger le portefeuille des uns, tout en prônant le bien des autres. Face à cela, le complotisme démontre à quel point les individus ont perdu confiance dans les institutions, les gouvernements et les médias.
Douter est aujourd’hui une réaction saine dans un monde de malfrats et pourtant, certains ne doutent jamais quand d’autres doutent tout en simplifiant au maximum leur raisonnement. Le fossé entre ces deux mondes n’est pas si large : l’un comme l’autre dont le jugement est basé sur un manque de connaissances, prétend savoir. Pour l’un, telle chose n’est pas possible car ridicule, pour l’autre, c’est possible car il l’a vu sur internet. Bien souvent ni l’un, ni l’autre ne s’est intéressé à tel ou tel sujet en détails au point de passer des soirées à lire des ouvrages. Il faut donc rappeler que c’est bien la lecture d’ouvrages sérieux qui permet de comprendre et d’articuler des idées.
C’est dans ce contexte de narcissisme ambiant que les discours officiels portant sur la pandémie sont mis à rudes épreuves et certains se sentent obliger de rappeler les citoyens à l’ordre. C’est ainsi que Marie-Ève Carignan, directrice du Pôle Médias, Chaire UNESCO en prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violents explique dans un reportage de TVA Nouvelles , repris par le JDM dans l’article « Pandémie et explosion de désinformation: gare aux théories du complot » [1] que selon un sondage (ah les fameux sondages orientés !) « 10% des Canadiens croient à ce type de théories qui tentent notamment de trouver des remèdes à la COVID-19 ou montrent du doigt des possibles responsables de l'éclosion. » Madame Carignan explique «En étant exposés à plus d’informations, on est évidemment plus exposés à de la fausse information, dont les théories du complot. Les gens en voient beaucoup plus passer, ils y sont plus sensibles et y adhèrent plus rapidement qu’en temps normal». L’article poursuit « Les théories du complot proviennent bien souvent d’un fond de vérité, tel que des images véridiques, mais sorties de leur contexte. » Il est vrai, comme mentionné plus haut ici, que sans une culture solide ancrée dans la lecture, et malgré un fond de vérité, la théorie ne tient pas et fini par être sortie de son contexte. Fond de vérité que madame Carignan semble ignorer quand elle s’exprime ainsi «Bill Gates est un bon exemple en ce moment, il est une bonne cible des théories complotistes. Lui et sa fondation ont investi massivement dans la recherche sur les vaccins et des simulations pour prévenir les pandémies, et c’est la base de théories qui vont s’extrapoler autour de ça». Madame Carigna aurait dû lire "l'art de la fausse générosité" de Lionel Astruc qui est tout, sauf un complotiste. Elle aurait ainsi pu se poser la question suivante : comment un individu qui investit massivement dans la recherche sur les vaccins et des simulations pour prévenir les pandémies peut investir dans l'armement, les énergies fossiles, la malbouffe, l'extraction minière, ou les OGM ? En poursuivant ses lectures de divers documents officiels sur les sites de diverses fondations et autres think-tanks, aurait-elle compris la pensée malthusienne qui se cache dans les motivations de la Fondation Gates ? Voici donc l’exemple typique d’une personne qui a l’arrogance de s’exprimer sur un sujet qu’elle ne maitrise pas. Seulement voilà, le narcissisme spectaculaire s’exprime dans chaque individu dans une société où il faut briller.
C’est le même narcissisme qui pousse les Légers, père et fils, l’un sondeur et « baby-boomer » et l’autre « millénial » et journaliste, à s’exprimer dans un article sur le JDM « Morts par désinformation » [2]. C’est par la prétention de savoir en ayant « testé les 10 théories du complot qui font le plus réagir actuellement » que les Légers s’expriment dans cet article.Jean-Marc Léger fait donc parti de ces gens qui sont confinés dans leurs esprits. Il est abasourdi quand il réalise que « Vingt-trois pour cent des Canadiens pensent que la COVID-19 a été créée en laboratoire ». M. Léger possède la science infuse. La manipulation en laboratoire est impossible pourtant il préconise de « faire preuve de gros bon sens ». Malheureusement pour lui, le « gros bon sens » doit s’accompagner impérativement d’un bagage culturel qui permet de porter un jugement dans un tout cohérent. « la pandémie a été préméditée par certaines personnes – comme le pensent 19 % des Canadiens – ça reste incompréhensible. » pour lui. Incompréhensible quand on ne lit pas les rapports de la Fondation Rockefeller ou qu’on n’a pas lu « The First Global Revolution », ouvrage écrit par de sordides personnages du très malthusien Club de Rome et ses promoteurs que sont les Fondation Bill Gates et Fondation Rockefeller. Sans doute, comme Marie-Eve Carignan, pensent t-ils que ces personnes sont des philanthropes qui ne veulent que le bien de l’humanité. Philippe Léger conclut « Tous nos efforts pour nous sortir de la crise risquent d’être ralentis par ces charlatans. » Et que dire des charlatans qui écrivent quotidiennement des chroniques en se faisant les représentants d’un pouvoir ou d’une parole imposée par l’idéologie dominante ? Si ce joyeux bordel finit par un sursaut de colère légitime des peuples finissant par découvrir une manipulation de masse, ces charlatans pourraient se voir jugés par un tribunal populaire. Il est encore temps de choisir son camp. Comme il est encore beaucoup trop tôt pour se prononcer quant à la source du virus, un peu de retenu ne ferait pas de mal.
En attendant ces super spécialistes pourraient se pencher sur ces questions et s’informer, lire des ouvrages sérieux pour prendre la peine de séparer le vrai du faux ou de ce qui semble être approximatif mais au fond, ne sont-ils pas victimes de leurs propres peurs, ou d’être face à une réalité qui ne cadrerait pas avec leur bonheur de vivre ? Sont-ils trop bien adaptés bien adaptés à cette société malade ? Il faut avoir les reins solides pour regarder la réalité en face. Le mensonge, la manipulation, la marchandisation des esprits engendrent guerres, misère et dévastation. Quiconque cherche une cohérence à ce monde de fou finit par trouver mais au prix d’un bonheur individuel sacrifié.
[2] https://www.journaldemontreal.com/2020/04/27/morts-par-desinformation