À l'occasion des cinquante ans de la crise d'octobre 1970, l'attention médiatique s'est beaucoup portée sur les circonstances de la mort de Pierre Laporte, sur les différences de vues entre les membres des cellules felquistes, ou encore sur la fiction d'un gouvernement parallèle en formation à Québec. Ces distractions n'ont pas permis de donner à l'essentiel la place qu'il aurait dû occuper. Le mensonge d'État qui réveilla la population en pleine nuit du 16 octobre, donnait tout le dramatique voulu à une "insurrection appréhendée", reste la question centrale. Le mensonge justifiait une urgence nationale absolue.

La loi des mesures de guerre plantera le décor pour une l'intimidation dont les conséquences multiformes s'étaleront en politique québécoise pendant des décennies. La loi des mesures de guerre aggravera l'infiltration du Parti québécois, il cédera et acceptera de changer son programme pour le pire en 1974. Il emportera en 1976 une victoire dont le symbolisme était acclamé, mais qui n'avait plus rien de la volonté primitive de modifier le rapport de force. La souveraineté-association, la refonte fédéraliste que caressait Réné Lévesque, ne sera jamais présentée dans un forum constitutionnel à Ottawa jusqu'à aujourd'hui. Une analyse politique socio-historique nous amène à ces conclusions. Ce sont des militants et des patriotes qui ont compris tout cela, sans vraiment peu d'aide des intellectuels et autres universitaires, nombreux à être redevables aux chaires de recherche du Canada et à d'autres officines.

Dans cette vidéo-événement, tournée le 16 octobre 2020, précisément à 5h du matin, Gilles Verrier, président de la Fédération des Canadiens-Français et porte parole du Bonnet des Patriotes, relie enfin les pointillés et montre bien que seul un patriotisme canadien-français affirmé et inscrit dans la durée nous sortira de cinquante ans de faux-combats qui nous ont mis plus que jamais sur la route du déclin.